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Gestation ou procréation pour autrui : du mythe à la réalité

Depuis quelques années déjà, la question de la procréation et de la gestation pour autrui est débattue avec des personnes infertiles ou non, des journalistes, des politiques ou encore dans des colloques. Si, passé le temps nécessaire à l’écoute des différents aspects de ce sujet, la réaction des gens est très majoritairement empathique et favorable, certains (les politiques, notamment) refusent tout dialogue, semble-t-il dans une tentative de protéger leur esprit de toute représentation ou incarnation de cette question, comme si nous avions abordé un sujet tabou.

Comment expliquer ce fossé entre une majorité compatissante et une minorité qui, à l’instar de ce qui s’est passé en 1991 lors des débats sur la loi bioéthique, rejette en bloc tout débat sur ce sujet ?

Au départ, la particularité d’une naissance par procréation ou gestation par autrui ne semble pas porter en soi de risque spécifique par rapport aux naissances traditionnelles. Intrinsèquement, le véritable danger pour un enfant réside dans l’incapacité permanente ou temporaire que certains ont à être des parents « normaux ». Violences conjugales, incestes, enfants non désirés, abandons du foyer, défaillances aggravées des responsabilités parentales frappent malheureusement un nombre inacceptable d’enfants, statistiques de justice à l’appui. Et l’on ne saisit pas le danger supplémentaire que créerait le fait qu’une femme aide une autre femme à devenir mère dans un rapport de compassion entre adultes éclairés.

Si l’explication ne se trouve pas dans la réalité des faits, peut-être faut-il la chercher dans l’imaginaire. Il existe un véritable mythe de la procréation. Tout enfant serait le fruit désiré d’une simple relation sexuée entre deux conjoints éclairés et conscients de l’importance de leurs responsabilités à venir. La perfection parentale pour faire naître un enfant dans des conditions parfaites. La réalité est toute autre.

Chaque enfant a dans son histoire familiale tout un ensemble de cheminements humains, qui, font partie du développement normal. Depuis la nuit des temps, la famille parfaite n’existe pas, et c’est tant mieux. Famille monoparentale, famille recomposée, adoption, procréation médicalement assistée ne sont ni un ticket pour l’enfer, ni pour le paradis.

Or, quand le mythe de la procréation parfaite devient loi, celle-ci est transformée en dogme. L’histoire regorge de mythes devenus lois : mythe de la religion parfaite, qui, devenu dogme, a été la cause de morts et de souffrance lors des guerres de religions (mon nom est issu de l’exode de mes ancêtres huguenots qui se sont réfugiés en Ecosse pour fuir les persécutions). Mais aussi mythe du surhomme, qui, mal interprété en dogme, a conduit aux camps de concentration (éradiquer les sous-hommes) et aux lebensborn (faire naître les surhommes).

Car c’est bien là la farce tragique des dogmes du « sur-quelquechose » (sur-procréateur, sur-religion ou sur-homme) : devant l’impossibilité à créer du sur-quelquechose, certaines sociétés discriminent et persécutent ceux qui ont été désignés comme « sous-quelquechose » (ma famille a aussi perdu certains de ses membres aimés dans des camps de concentration).

En quoi la gestation ou la procréation pour autrui seraient une sous-procréation ?
L‘argument invoqué serait l’indisponibilité du corps humain. Au départ, il s’agit bien d’un mythe, introduit par Saint Paul : « notre corps ne nous appartient pas, il est le fruit de Dieu ». Quand ce mythe devint dogme, cela donna par exemple l’interdiction de la dissection des corps par les médecins, l’interdiction des vaccins, l’interdiction des transfusions sanguines, l’interdiction de la contraception ou encore l’interdiction du don de gamètes. Suivant les époques ou des pays, et donc en fonction des relations entretenues entre l’église et le pouvoir en place, ces dogmes ont eu une durée de vie variable.

La gestation (ou la procréation) pour autrui en serait-elle le dernier exemple ? Entre larmes et ironie, peut-on rappeler que Saint- Paul n’aurait peut-être pas tant d’influence dans notre système légal actuel si Abraham n’avait pu faire appel à une procréation pour autrui, ou encore si Jésus avait été placé en adoption, ses parents la Vierge Marie et Saint Joseph jetés en prison si certaines dispositions actuelles de la loi qui condamne la gestation pour autrui avaient eu cours et avaient été interprétées stricto sensu. Sans compter Rachel, Sarah, etc… exemples dont la Bible s’est fait l’écho.

Dans la gestation pour autrui, on voit bien que les mêmes mécanismes sont à l’œuvre : mythification de la procréation et de la gestation, sanctification de la mère « qui est celle qui accouche » et punition voire bannissement pour toute autre forme de gestation et de naissance.
Pour conclure, citons cet avocat Californien (lors d’une discussion sur l’évolution législative française du concept d’inviolabilité du corps humain issu de la révolution française au concept récent d’indisponibilité du corps humain, qui n’est pas un simple glissement sémantique): « si votre corps ne vous appartient pas, à qui appartient-il ? ».

Les mythes nous rongent… Revenons à la réalité : celle de mettre des enfants au monde, tout simplement, celle qui rend à des femmes leur dignité en les faisant mères lorsqu’elles le désirent, celle qui permet de rendre le bonheur et l’espoir à des couples infertiles qui souffrent, celle qui permet d’accueillir des enfants.

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